Imaginez le scénario suivant : vous voulez atteindre la liberté financière. Vous avez de grands objectifs et des rêves encore plus grands. Sur papier, votre budget est équilibré, c’est-à-dire que vous dépensez moins que ce que vous gagnez. Donc, vous avez l’argent nécessaire pour épargner et investir pour atteindre vos objectifs. Vous avez un fonds d’urgence. Vous n’avez plus de dettes de consommation et vous êtes en train de rembourser votre hypothèque.

Votre plan semble infaillible, mais il y a un léger problème : à la fin de chaque mois, il ne vous reste pas assez d’argent pour atteindre vos objectifs d’épargne et d’investissement. Vous travaillez fort pour respecter votre budget, mais votre argent fuit quelque part. Un petit excès ici et là et soudainement, l’excédent prévu a fondu comme neige au soleil.

Pourquoi? Parce que vous êtes victime de fuites budgétaires.

À l’aide!

Trois fuites budgétaires courantes

Fuite # 1 : Manger au resto

Quelle est la plus grande fuite au niveau des dépenses discrétionnaires de votre budget?

Manger au resto.

En 2014 et 2015, les ménages québécois ont dépensé en moyenne un peu moins de 1 900 $ par année sur les repas hors de la maison. C’est plus de 100 $ par mois.

Manger au resto peut rapidement faire dérailler votre budget. Si vous cuisinez à la maison, le coût par repas peut facilement être de moins de 5 $. Au resto, par contre, on parle du double, au minimum.

Fuite # 2 : Payer pour la commodité

Le coût de la commodité peut causer bien des fuites dans notre budget mensuel. Que ce soit de la nourriture, du café, faire le ménage ou tondre le gazon, nous payons tous pour gagner du temps.

Nous achetons une collation au dépanneur en même temps que nous faisons le plein d’essence. Ou nous arrêtons chez Tim pour un café en allant au travail, plutôt que de le faire à la maison avant de partir. Ou encore, et je le vois très souvent, nous payons quelqu’un pour passer l’aspirateur et récurer la toilette.

Sur Facebook, je suis membre d’un groupe de résidents de ma région. Les membres échangent des informations sur les commerces de la région, sur les événements spéciaux et sur les pizzerias. Mais surtout, les gens demandent des références pour de l’entretien ménager. Il doit y avoir cinq ou six demandes de ce genre par semaine.

Selon moi, c’est une dépense inutile. Que font les gens qui utilisent ce service avec l’heure qu’ils gagnent dans leur semaine? S’ils ou elles utilisent ce temps pour gagner de l’argent supplémentaire, ça va. Mais s’ils ou elles paient quelqu’un pour passer l’aspirateur seulement pour se donner une heure de plus pour regarder la télé, alors c’est de l’argent jeté par les fenêtres.

En fait, la question qu’il faut se poser dans le cas de ces dépenses, c’est de savoir si nous en profitons pleinement. Obtenons-nous vraiment une valeur intéressante en retour de notre investissement?

Est-ce que le raccourci que nous prenons en vaut vraiment la peine?

Fuite # 3 : les achats impulsifs

Ah, les fameux achats impulsifs.

Tout le monde est coupable de le faire, n’est-ce pas? Oui, oui, soyez honnête! Vous l’avez déjà fait.

Moi aussi.

Selon une étude publiée en 2015, plus de 84 % des Américains ont avoué avoir déjà fait des achats impulsifs. Et la grosse majorité (79 %) de ces achats se font en magasin et non pas sur internet (ce qui est étonnant, vu qu’il est si facile et rapide d’acheter par internet).

En fait, les grands magasins, les supermarchés et même les plus petites boutiques utilisent la même stratégie pour vous soutirer quelques dollars de plus à votre insu. Pensez aux barres de chocolat près des caisses à l’épicerie. Ou aux petits paniers remplis de cossins inutiles sur le comptoir de votre détaillant d’articles de bureau préféré. Tout est pensé pour vous faire dépenser. Rien de surprenant là.

Ce qui m’étonne, c’est l’ampleur du problème.

Selon une autre étude menée aux États-Unis, chaque famille américaine dépensera plus de 114 000 $ au cours de leur vie en achats impulsifs.

À la longue, est-ce que ça vaut la peine? La plupart du temps, non. Sauf que l’on voit le beau petit présentoir, plein de couleur, avec un écriteau annonçant « Solde! » ou « Pour un temps limité », puis tout à coup, il nous le faut absolument.

Je soupçonne que la plupart d’entre ne nous souvenons même pas de l’achat impulsif que nous avons fait la semaine dernière ou encore le mois dernier.

Mais je vous garantis que nous nous souviendrions de ce que l’on fait avec les 114 000 dollars que nous avons économisé au fil du temps, par exemple!

On pourrait en réaliser des rêves avec ça!