Aujourd’hui, l’internet regorge de sites web dédiés aux finances personnelles. Des hommes et des femmes issus de différents milieux, de tout âge, partagent leur histoire et offrent des conseils pour aider leurs lecteurs à y voir plus clair. Naviguer dans cette jungle d’informations, c’est tout un défi !
L’internet étant ce qu’il est, n’importe qui peut mettre un site en ligne et raconter ce qu’il ou elle veut. Pas facile de tirer quelque chose de véridique et/ou d’utile.
Mais parfois, on tombe sur quelque chose de très intéressant, qui nous porte à réfléchir. Prenez, par exemple, le défi que s’est lancé une blogueuse canadienne du nom de Cait Flanders :
Ne rien acheter pendant un an.
Amis Savants polyglottes, allez voir les détails de son défi ici (anglais).
MISSION IMPOSSIBLE ?
Cait Flanders, qui vient toujours d’avoir 31 ans, a adopté un mode de vie minimaliste après avoir remboursé ses prêts étudiants. Auparavant, elle avait quelques vices de consommation, notamment l’achat de café sur le pouce (Tim Horton’s, Starbucks, Second Cup, etc.) et l’achat de livres, qui minaient son budget mensuel.
Pour son premier défi, qui a débuté le 7 juillet 2014, elle a établi quelques règles de base :
- Pas question d’acheter quoi que ce soit de neuf, sauf pour un remplacement (pantalons déchirés et irréparables, etc.) ;
- Pas de café sur le pouce ;
- Permission d’acheter des articles créés par ses amis, pour les encourager.
Elle a aussi dressé une courte liste d’articles qu’elle se permettait d’acheter en cours d’année, comme des vêtements, une paire de bottes et un lit.
Bien entendu, l’économie d’argent motivait son choix. Après s’être endettée pour étudier, sans doute qu’elle ne voulait pas revivre cette situation. Mais son objectif principal était de devenir une consommatrice plus responsable.
C’est Savant !
UNE PRÉCIEUSE LEÇON
Le 6 juillet 2015, Cait a annoncé qu’elle avait relevé son défi. Tout au long de l’année, elle avait décrit ses démarches, ses états d’âme et sa progression sur son blogue. Elle a constaté qu’elle avait perdu ses mauvaises habitudes de consommation (cafés sur le pouce et livres). Mis à part les biens consommables (nourriture, papier de toilette, savon, etc.), Cait a acheté huit (8) articles en une année. Huit !!!
Et vous ? Levez la main si vous avez acheté plus de huit articles cette semaine !
Mais surtout, Cait a compris que la consommation n’était pas une façon de régler un problème ou d’améliorer sa vie.
Voilà la plus précieuse leçon que l’on peut tirer de la démarche de cette jeune femme. En tant que société, nous sommes tellement conditionnés à croire que l’achat de biens va changer nos vies, régler tous nos problèmes et faire de nous de meilleures personnes que nous ne nous posons même plus la question. Aussitôt que nous avons un peu de temps libre, en soirée ou pendant la fin de semaine, nous nous rendons au centre d’achat le plus près. Nous sortons la carte de crédit et achetons un douzième chandail, une huitième paire de souliers, un soixantième roman… On rentre à la maison avec le sourire, tout heureux d’avoir obéi aux dictats de la société.
On est heureux de faire partie de la gang.
Mais on fait aussi partie d’une autre gang : celle des endettés.
ON RECOMMENCE
Cait Flanders était tellement fière de son exploit et de ce qu’elle était devenue qu’elle a décidé de prolonger son défi d’une autre année. Elle a quelque peu modifié les règles de son défi pour la deuxième année : elle devait lire seulement les livres qu’elle avait déjà sur ses étagères (même pas d’emprunts à la bibliothèque), puis faire don de certains livres une fois la lecture terminée. Elle se donnait toujours le droit d’acheter les articles de ses amis, mais seulement si elle pouvait se permettre de remettre un don équivalent à un organisme de charité.
Pour cette deuxième année, Cait a gardé un registre de tous ses achats, pour savoir exactement ce qu’elle achetait et répondre à quelques questions. Elle se demandait, entre autres, si c’était vraiment économique d’acheter en grosse quantité.
À la fin de l’année, en étudiant son registre, elle a compris qu’un bâton de déodorant lui durait 2,4 mois (donc cinq par année) et qu’une bouteille de shampooing lui durait six mois. Elle a constaté qu’elle n’avait pas eu à acheter de lotion hydratante, car elle en avait déjà une quantité importante en réserve.
CONNAÎTRE SES BESOINS
Certes, tenir un registre de ses achats est une (autre) tâche ardue. Ça demande du temps et de l’effort.
Mais c’est une tâche importante si on veut apprendre à se connaître et cibler ses besoins correctement.
Comme je l’ai décrit dans un article précédent, les cycles de ventes sont monnaie courante dans le commerce de détail. C’est vrai non seulement dans les épiceries, mais aussi dans les grandes pharmacies. Votre savon préféré ou votre rouge à lèvres fétiche est peut-être soldé deux ou trois fois par année. Si vous ne savez pas combien vous en consommez sur une période de six ou douze mois, vous allez probablement vous précipiter à la pharmacie pour faire le plein. « C’est en solde, là, tout de suite, il me le faut, ce ne sera jamais moins cher, vite, vite ! »
En agissant de la sorte, vous ne faites pas d’économie. En fait, vous risquez surtout de dépenser votre argent maintenant sur quelque chose que vous pourriez n’utiliser que l’an prochain, ou plus tard encore ! Entre-temps, vos placards se remplissent et vous commencez à manquer de place. Donc, vous achetez des bacs de rangement supplémentaires pour tout garder en ordre…
J’ai moi-même fait le test plus tôt cette année avec le beurre d’arachides. Lorsque j’ouvrais un nouveau pot, j’écrivais la date du jour sur l’étiquette. Après trois mois, j’ai compris qu’il nous fallait entre trois et quatre semaines pour consommer un pot d’un kilogramme. Donc, nous aurons besoin d’environ une douzaine de pots durant l’année. Et comme le beurre d’arachides est soldé au moins une fois par mois chez un marchand ou un autre, je ne suis plus obligé d’en acheter cinq ou six à la fois et les garder en réserve.
Une chose est certaine : si vous faites ce genre d’exercice, vous allez constater que l’auteure Maya Angelou disait vrai lorsqu’elle a dit
Nous avons besoin de bien moins que nous le croyons.
UN DÉFI POPULAIRE
En se lançant ce défi de ne rien acheter, Cait Flanders a aussi lancé le défi à ses lecteurs. Elle leur a demandé de répondre à un sondage.
Les résultats, publiés à la fin de son article, sont impressionnants.
- Un total de 379 personnes ont accepté de relever le défi ; 97 % d’entre eux étaient des femmes, dont l’âge moyen était de 48,3 ans.
- L’item qui revenait le plus souvent au sommet de la liste d’articles à ne plus acheter : les vêtements.
- 86 % des gens ont rélevé le défi et 28 % l’ont poursuivi au-delà de la première année.
Le résultat qui en dit plus que tous les autres ?
95 % des gens sont satisfaits des résultats.
Selon Cait, les gens qui forment le 5 % d’insatisfaits sont ceux qui ont lancé la serviette trop rapidement !
PAS POUR TOUT LE MONDE
Je comprends tout à fait que ce genre de défi n’est pas pour tout le monde. Je sais que ce serait infiniment difficile de le faire pour une famille ayant de jeunes enfants, simplement parce que les besoins sont plus nombreux que ceux d’une jeune femme sans enfants comme Cait Flanders. Sans dire que nous élevons tous des enfants matérialistes et accrocs à la consommation, il y a quand même souvent quelque chose à acheter.
Cependant, je crois que le simple fait de réfléchir un peu à notre comportement de consommateur, d’identifier exactement ce qui nous pousse à dépenser 800 $ pour se procurer un nouveau téléviseur après une longue semaine au bureau, peut nous permettre de faire un pas de plus vers une meilleure santé financière.
C’est ça, être Savant !
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