Permettez-moi de commencer en vous posant une question : aimez-vous votre travail ?
Je veux dire, aimez-vous vraiment ça ? Ce matin, en vous levant, aviez-vous hâte d’arriver au bureau ? Quand vous étiez pris dans le trafic, étiez-vous en maudit de devoir attendre encore un peu avant de rentrer au travail ?
Si vous avez répondu oui à ces questions, tant mieux : vous avez trouvé un moyen de passer (au moins) 40 heures par semaine sans être malheureux ou malheureuse. Je vous lève mon chapeau.
Mais, si vous avez répondu non à l’une de ces questions, et bien, je vous comprends parfaitement.
J’étais comme ça, moi aussi. À chaque jour (ou presque), depuis plus de 15 ans.
Je rentrais souvent au travail à reculons. Je me forçais à sourire et à répondre poliment aux clients, même si je devais répéter la même chose pour la 120e fois de la journée.
Après avoir passé plus de 15 ans de ma vie attaché à un bureau, à suivre des formations inutiles, à assister à des réunions soporifiques, j’ai décidé que j’en avais assez.
Il fallait que j’essaie quelque chose de nouveau. Quelque chose qui me trottait dans la tête depuis un bon moment déjà, mais que je n’avais jamais osé pousser plus loin que la simple réflexion.
Il fallait que je devienne travailleur autonome à temps plein.
NOTE : cet article ne doit pas être vu comme étant une croisade pour vous mener à changer de carrière. J’essaie tout simplement de dresser le portrait le plus fidèle de mon expérience et des raisons qui ont mené à mon changement.
Manque de passion
Tout le monde rêve d’occuper un emploi qui le passionne. On nous le répète assez souvent quand on est jeune et que l’on se demande quel métier choisir :
fais quelque chose que tu vas aimer !
Si vous faites partie des gens qui font ce qu’ils aiment, ce dont ils rêvent depuis leur plus jeune âge, je vous lève encore une fois mon chapeau.
Perso, je n’ai jamais fait ce que j’aimais comme métier. Attention à la nuance, ici : je dis bien faire ce que j’aime, et non pas aimer ce que je fais. Il y a une différence importante. Vendre des ordinateurs ou du papier, ou servir des clients, j’ai aimé ça (pendant un certain temps). Mais je ne faisais pas ce que j’aime.
Ce que j’aime, c’est l’écriture. M’asseoir à mon ordinateur ou avec un cahier et un stylo pour inventer des histoires, des personnages, des lieux. Écrire un article de blogue. Traduire des textes.
C’est ma passion. Depuis mon plus jeune âge. Et c’est pour enfin faire ce que j’aime que j’ai décidé de me lancer dans cet audacieux projet.
Un monde de possibilités
À la fin de 2013, j’ai vécu une période assez difficile, tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. Ce qui m’a amené à quitter l’emploi que j’occupais depuis près de 10 ans, sans avoir trouvé de nouveau boulot avant. J’avais besoin de changement.
En cherchant mon prochain emploi, j’ai découvert que l’internet m’offrait une possibilité pratiquement infinie de développer ma propre entreprise. La demande pour la traduction et la rédaction de textes de tous genres était beaucoup plus importante que ce que j’avais imaginé.
Je me suis tout de suite mis à rêver. Je me voyais déjà, installé confortablement chez moi, à mon propre bureau, en pantoufles, occupé à écrire un reportage digne d’un prix Pulitzer pour le New York Times ou le Washington Post. Heureusement, ma conjointe a eu la Savante idée de me ramener sur terre. Nos finances n’étaient tout simplement pas assez solides pour résister à ce choc.
Je me suis donc résigné à poursuivre mes recherches pour un emploi traditionnel. En mars 2014, j’ai décroché un emploi en service à la clientèle/ventes pour une multinationale. Dans un cubicule. Au téléphone. Du pareil au même. Rien pour écrire à sa mère.
Même en travaillant à temps plein, l’idée de travailler à mon compte ne voulait pas sortir de ma tête. Je ne pouvais tout simplement pas effacer cette image que je m’étais faite. J’étais plus déterminé que jamais à trouver une façon d’y parvenir.
Une étape à la fois
À l’été 2015, notre situation financière demeurait encore l’obstacle majeur à la réalisation de mon projet. Je me suis donc mis en tête d’éliminer cet obstacle.
Je savais bien que ce serait difficile. Nous partions de loin : une hypothèque, une voiture, une marge de crédit, un budget très serré…
Mais j’étais déterminé.
Nous avons fait le tour de nos dépenses mensuelles pour trouver des façons de les réduire. Nous nous sommes convaincu que nous pouvions nous passer du câble.
En utilisant la méthode boule de neige, nous avons éliminé certaines dettes. Rapidement, le budget est devenu un peu moins serré.
Toute la famille tirait dans le même sens. Nous avions un objectif commun.
Notre hypothèque venait à échéance au début de juillet 2016. Comme ce n’était pas une bonne idée de se présenter devant les prêteurs en disant que j’étais sans emploi, je savais que je devrais attendre que le processus de renouvellement soit terminé pour quitter mon emploi.
Mais j’avais maintenant un objectif clair : ma dernière journée de travail serait le 29 juillet 2016.
Une nouvelle vie
Tout en ramenant notre budget sur les rails, je devais penser à développer mon entreprise, question d’avoir une certaine fondation lorsque le moment de vérité viendrait.
Dès le début de 2016, j’ai élaboré un plan d’affaires et mis en ligne mon site web. J’ai fait des recherches sur internet, répondu à des appels d’offres. J’ai passé le mot dans mon réseau de connaissances et les réseaux sociaux. J’ai parlé de mon projet (sauf au travail), ce qui le rendait concret et qui me forçait à pousser plus fort.
Et ça a fonctionné. J’ai eu quelques clients qui m’envoyaient régulièrement du travail. J’ai eu un client en Californie, un autre à Toronto. L’argent récolté est allé directement dans un compte d’épargne en prévision du changement de carrière.
Lorsque la fameuse date est arrivée, j’étais prêt à plonger.
Résultats concluants
Depuis, notre vie familiale a complètement changé. Les enfants ne vont plus au service de garde, sauf pour le dîner. Ils marchent pour aller à l’école et pour en revenir. Je les accompagne le matin et j’en profite pour faire le tour du parc en joggant, lorsque mon horaire le permet.
Je fais l’épicerie et les autres courses pendant la semaine, de sorte que nos fins de semaine sont libres. Ainsi, nous pouvons organiser des sorties en famille, ou tout simplement rester en pyjama et regarder des films ou jouer à des jeux de société.
Le reste du temps, je travaille. Le mois de septembre a été très chargé ! Traductions, rédactions d’articles de blogue, prospection de nouveaux clients, réseautage, conception des sites web… En tant que travailleur autonome, il faut porter tous les chapeaux, surtout si on veux réduire les coûts !
Les journées passent très vite. Beaucoup plus vite que dans un cubicule. Je ne vois plus les heures passer.
Mais, pour la première fois de ma vie, je n’ai plus l’impression de travailler. Pour moi, ça vaut son pesant d’or !
Bonjour Sébastien,
Comme ton texte me rejoint. Mon souhait le plus cher est de travailler de la maison. Étant maman monoparentale, ce serait tellement plus facile pour moi. Cependant, j’ai de la difficulté à trouver mon pourquoi. Je voudrais aider d’autres personnes à faire de même, d’autres mamans à profiter de leurs enfants en joignant l’utile et l’agréable soit travailler de chez elle, mais je ne sais pas comment m’y prendre. J’ai aussi un blog en marketing de réseau que j’aimerais convertir en affiliation, je sens que ça s’en vient pour moi. Ton texte m’ébranle… je manque certainement de confiance en moi… Bravo à toi pour avoir eu ce courage. Merci.
Hélène
Bonjour Hélène,
Merci pour votre commentaire.
Je comprends votre hésitation. Étant mère monoparentale, vous avez des obligations financières non-négligeables à respecter. Vous ne voulez pas manquer votre coup et ce qui fait que vous hésitez. Beaucoup plus que votre manque de confiance.
Mais parfois, le fait de n’avoir aucune marge de manoeuvre peut être faut meilleur atout. Si l’échec n’est pas une option, vous allez travailler très fort et vous allez réussir.
N’attendez pas que tout soit parfait, car vous ne vous lancerez jamais si c’est ce que vous attendez.
Je vous souhaite bonne chance dans vos projets. Continuez à consulter le blogue, j’aurai d’autres articles pour vous aider prochainement.
Merci,
Seb
J’aime bien la distinction que vous faites entre « faire ce qu’on aime et « aimer ce qu’on fait ». Ceci étant, mon chat adore les flocons sur votre site 😉
Bonjour Dominique,
Merci pour votre commentaire.
Effectivement, la distinction est importante et essentielle. Nous passons tellement de temps au travail qu’il vaut mieux être heureux!
Bonne et heureuse année 2017!
P.S. Malheureusement pour votre chat, les flocons disparaîtront bientôt…
J’adore ton cheminement . Bravo pour ton audace ; La vie te l’a bien rendue .
Tu as l’air pleinement heureux .
Merci!
Oui, effectivement. L’indice du bonheur est à 100 chez moi en ce moment!!
Bonne journée!
Seb
Très bel article ! C’est exactement ça; il faut faire ce qu’on aime. Je trouve que c’est très courageux de ta part d’avoir continué à croire en ton projet et de t’être donné les moyens d’y arriver. Bravo !
Merci!
Effectivement, j’aime toujours ce que je fais.
Courageux, oui. Mais tout le monde peut le faire. C’est le message que j’espère transmettre!
Bonne journée,
Seb