J’adore le mois de février.
Parce que quand le calendrier passe à février, ça veut dire que le mois de janvier est fini et qu’on se rapproche du printemps. Les journées allongent et il fait généralement moins froid. C’est aussi le mois du Super Bowl (Go Patriots!) et celui de ma fête (passage obligé).
Il y a la St-Valentin, qui me laisse assez indifférent, mais les enfants la rendent intéressante quand même. Les Oscars (Go Denis Villeneuve!), pour me rappeler que je n’ai pas vu assez de films depuis le dernier gala. Les Grammys, pour me rappeler que je suis déconnecté de l’univers musical d’aujourd’hui.
Mais, comme il n’y a rien de parfait, en février, il y a aussi les ?&?! »&? de REER pour venir gâcher le party!
Les banques, les syndicats, les fonds de placement, tout le monde va nous casser les oreilles jusqu’au 1er mars pour nous convaincre de leur confier notre précieux pactole. Ils sont agressifs et agressants!
Comprenez-moi bien : je reconnais l’utilité des REER. C’est très important d’épargner en vue de la retraite. J’ai des proches qui ne l’ont pas fait et qui doivent continuer à travailler à l’âge où ils devraient se reposer et profiter de la vie.
Cependant, là où je rage, c’est quand ces mêmes banques, syndicats et fonds de placement utilisent des moyens discutables pour tenter de nous convaincre. Leur moyen préféré?
Vous faire peur
Je cite en exemple un article écrit par Fabien Major et publié dans le Journal de Montréal.
Dès le début de cet article, l’auteur dit :
« On dit qu’il faut amasser 1 million de dollars pour penser à prendre une retraite confortable. »
Plus loin, l’auteur nous parle d’un couple de 50 ans qui veut être à la retraite à 65 ans et recevoir 50 000 $ net annuellement. Ce qui fait que le couple devrait accumuler plus de 700 000 $ en vue de leur retraite.
J’espère que ce couple a commencé à économiser, parce que 700 000 $ en 15 ans, ça commence à faire pas mal d’argent!
Revenons à la question initiale de Major : faut-il amasser 1 million de dollars pour avoir une retraite confortable?
Tout d’abord, regardons ce que cela implique. Si vous travaillez pendant 40 ans, disons de 25 à 65 ans, il faudrait que vous épargniez 25 000 $ par année pour y arriver. Pas impossible, mais assez improbable, disons. Du moins pour la majorité des gens.
Pourquoi parler d’une telle somme? Si l’on se fie à l’espérance de vie, qui tourne autour de 80 ans, une personne moyenne vivra 15 ans après la retraite. Ce qui fait 66 666 $ par année à dépenser.
Bien honnêtement, qu’est-ce qu’on va faire avec 66 666 $ par année à notre retraite? Faire le tour du monde? Peut-être une fois ou deux… S’acheter une nouvelle voiture chaque année? Pas certain que ça va nous tenter à 75 ans!
Mettre un chiffre aussi gros que 1 000 000, ça frappe l’imaginaire. C’est gros et ça fait réagir. On associe une émotion à une transaction qui devrait avant tout être rationnelle.
Le sens de l’article de M. Major, on ne le comprend véritablement que lorsqu’on réalise que M. Major est avant tout un… planificateur financier. Il se sert donc de sa tribune dans les médias pour faire peur aux lecteurs et les inciter à investir. Préférablement avec lui, même s’il ne l’avouera jamais directement.
C’est surtout une infopub, plutôt qu’un article journalistique…
Vendre du rêve
Je me souviens encore des publicités de Liberté 55 qui tournaient en boucle quand j’étais jeune. Dans les pubs à la télé, on voyait des gens dans la cinquantaine qui couraient sur la plage, qui naviguaient sur un bateau ou qui roulaient à vive allure dans une voiture sport décapotable. J’avais 10 ans et j’avais déjà hâte d’avoir 55 ans!!
Encore aujourd’hui, ils se servent des mêmes moyens pour vous vendre du rêve. On vous fait miroiter plein de belles choses que vous pourrez faire à votre retraite, à condition de cotiser à votre REER maintenant!
Parce que vous allez avoir besoin de 1 000 000 de dollars parce que la vie va coûter cher dans 20 ans parce que le gouvernement n’aura plus d’argent parce que…
Alors, combien?
Je sais que la question du montant nécessaire à la retraite tracasse bien des gens. J’ai les mêmes soucis, comme vous l’avez peut-être constaté en lisant cet article dans La Presse.
J’aimerais bien vous offrir une réponse, chers Savants et Savantes. Mais je ne l’ai pas.
Pourquoi? Parce que personne ne sait combien coûtera l’épicerie dans 20 ans. Ou une voiture, les taxes, les impôts, etc. Personne. Ni Fabien Major, ni vous, ni moi.
Souvenez-vous, selon les prédictions faites il y a 25 ou 30 ans, il devait y avoir des voitures volantes en l’an 2000. En avez-vous vu une au cours des 17 dernières années?
Moi non plus.
Donc, le meilleur conseil que je peux vous donner, c’est de ne pas vous laisser berner par les prédictions alarmistes de ceux et celles dont le salaire dépend du montant que vous cotisez à votre REER.
Remboursez vos dettes de consommation. Et votre hypothèque, s’il y a lieu. Balancez votre budget. Mettez de l’argent de côté pour avoir un coussin de sécurité.
Puis, s’il vous en reste, pensez à cotiser à votre REER. Même si c’est juste 1 000 $. Vous n’avez pas à avoir honte, peu importe ce que l’employé de la banque vous dira.
Vous lui direz que vous êtes Savant et que leur campagne de peur n’a pas fonctionné!
Emprunter?
En terminant, un petit mot sur les prêts REER.
Ces prêts font aussi partie de la stratégie des banquiers. Pas d’argent pour cotiser? Pas de soucis, on va vous en prêter!
Attention.
Il peut y avoir certains avantages à emprunter de l’argent à la banque pour cotiser à son REER. Tout dépend de votre situation précise.
Parlez-en à votre comptable ou à un fiscaliste avant de signer une demande de prêt.
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