Avec l’approche du fameux Black Friday et de son cousin, le Cyber Monday, je ne doute pas que plusieurs d’entre vous seront tentés de faire des achats au sud de la frontière (d’autres écouteront mes conseils et resteront loin). Que ce soit pour profiter d’aubaines ou pour se procurer des articles qui ne sont tout simplement pas disponibles au Canada, le magasinage aux États-Unis demeure populaire à longueur d’année.

ATTENTION : je sais que le fait de parler des États-Unis en ce moment risque de m’attirer les pires insultes. Je tiens simplement à vous rappeler que l’objectif de ce blogue n’est pas de faire de la politique, mais bien de dénicher des trucs pour faire des économies. Pour la politique, faudra aller voir ailleurs.

Malgré un taux de change misérable (en ce moment, acheter 1 $ américain vous coûtera 1,35 canadien), il y aura quand même de bonnes affaires offertes chez les détaillants américains.

Mis à part le taux de change, il faut aussi tenir compte des frais de livraison et des frais de douanes. Heureusement, il existe plusieurs ressources différentes pour vous permettre d’économiser sur les frais afférents à vos achats.

Regardons comment s’y prendre pour ne pas se faire laver.

Les règles fédérales

Avant toute chose, il est important de connaître les règles qui s’appliquent sur les achats outre-frontière. Le site web de l’Agence des services frontaliers vous donne plusieurs renseignements là-dessus.

Par exemple, il est bon de savoir que vous n’avez droit à aucune exemption si vous quittez le Canada pour moins de 24 heures. Donc, si vous allez passer un après-midi au Champlain Center de Plattsburgh, dans l’état de New York, et que vous rentrez au Canada avec un coffre rempli de vêtements, vous allez devoir sortir la carte de crédit encore une fois pour payer les frais de douane et les taxes.

Fiez-vous sur moi, ça coûte cher : il y a plusieurs années, après avoir passé un samedi à Burlington, au Vermont, j’avais déclaré un chandail acheté là-bas et fabriqué en Chine. Après être passé à la caisse à la frontière, j’avais payé le chandail une deuxième fois!!

Y voir plus clair

Après avoir discuté avec des gens, je pense qu’une partie des gens ont l’impression qu’ils ne peuvent pas dépasser les montants d’exemption. Pour eux, ce n’est pas une exemption, c’est ce qu’ils ont droit de rapporter, point final.

Ce n’est pas tout à fait ça. Premièrement, toute personne est libre d’aller aux USA et de faire des achats, peu importe le montant, peu importe la durée du séjour. Les montants abordés sous l’expression « combien on a le droit de ramener », c’est plutôt une exemption de taxes.
Voici les exemptions :
– Moins de 24 heures : aucune
– Entre 24 et 48 heures : 200 $, à condition que la somme des achats ne dépasse pas ce montant, sinon aucune exemption
– 48 heures et plus : 800 $
Un séjour de 7 jours et plus à l’étranger permet également de déclarer des achats faits en ligne, par exemple, et qui seront reçus ultérieurement. Ils permettent donc de profiter de l’exemption, tant et aussi longtemps que l’achat s’est fait pendant votre séjour à l’étranger. Un reçu de la douane doit aussi être obtenu au retour au Canada afin d’obtenir l’exemption une fois la marchandise reçue.
Exemple simple :
Vous faites des achats de 1000 $ aux USA :
  • Moins de 24 heures: pas d’exemption
  • Entre 24 et 48h: pas d’exemption pour cet exemple (en haut de 200$)
  • 48h et plus: taxes et droits à payer sur 1000 – 800 = 200$
Les articles comme l’alcool, les cigarettes, les produits laitiers, le boeuf (et plusieurs autres) sont sujets à des restrictions particulières. Voir les règles d’importation du gouvernement fédéral.
S’il y a des frais à payer aux douanes, il y a la portion taxes et la portion droits de douanes.
Les taxes = TPS + TVQ (si on passe les douanes au Québec), donc 15 %.
Les droits varient selon les produits. En général, les plus chers sont les vêtements et souliers à 18 %. Plusieurs produits d’alimentation sont à 0 %.
L’important c’est de tout déclarer. Toujours.
  • Vous éviterez toute mesure d’exécution (pas de saisie)
  • Le maximum à payer, c’est les taxes + droits de douanes. Des contraintes opérationnelles peuvent parfois faire en sorte que les douaniers ne font payer que les taxes, les droits sur seulement une partie des achats, ou même pas de taxes ni droit du tout.
Un défaut de déclarer, une omission volontaire de déclarer une partie des achats, une déclaration mais avec une évaluation inférieure (et intentionnelle) de la valeur des achats peuvent entraîner des mesures d’exécution de la loi sur les douanes, des paiements de taxes, des pénalités et des saisies des articles. Ça peut aller jusqu’à saisir le véhicule (le moyen de transport).
Conseil : n’essayez pas d’en passer une petite vite au douanier. Ceux-ci sont formés pour détecter la bullshit. Vous pensez peut-être que vous avez trouvé l’histoire parfaite à raconter pour ne pas vous faire achaler, mais je vous garantis que le douanier l’a déjà entendue. Le jeu n’en vaut pas la chandelle…
ups-truck

Allez-vous ramasser, ou faire livrer à domicile?

Avant d’acheter en ligne, il est important de savoir comment la marchandise va se rendre jusqu’à votre porte.

Si vous voulez que la livraison se fasse chez vous, vérifiez d’abord si le détaillant que vous avez choisi offre la livraison au Canada. Plusieurs détaillants ne le font tout simplement pas. D’autres le font, mais exigent un prix tout à fait ridicule.

Advenant le cas où la livraison au Canada n’est pas disponible ou carrément trop dispendieuse, il vous faudra vous trouver une adresse de livraison aux États-Unis.

Bien sûr, si vous avez un parent, un ami ou un collègue au bureau-chef de Chicago, vous pouvez toujours lui demander s’il ou elle accepterait de recevoir votre colis. Dans ce cas-là, le tour est joué.

Sinon, vous devrez faire appel à une entreprise qui se spécialise dans la réception de colis. Il en existe plusieurs situées près des frontières et leur service est très abordable.

La procédure d’expédition est simple, mais varie selon l’entreprise. Certains exigent tout simplement que vous indiquiez votre nom sur le bon de livraison, alors que d’autres vont vous assigner un numéro de dossier lors de votre inscription.

Une fois que vous aurez trouvé la bonne entreprise (je vous ferai quelques suggestions plus bas), il vous reste à décider si vous irez chercher votre article vous-même, ou si vous allez le faire livrer chez vous.

Si vous allez le chercher, souvenez-vous des règles d’importation de Justin and Friends.

Si vous voulez que la livraison se fasse chez vous, la plupart des entreprises de réception de colis offrent ce service. Vérifiez quels sont les frais demandés par l’entreprise que vous aurez choisie.

ATTENTION : s’il y a des frais de douanes à payer pour votre article, le messager qui livrera votre article risque de réclamer ces frais au moment de la livraison. C’est le cas pour UPS qui, en plus de réclamer les frais de douane, ajoutent aussi des frais supplémentaires qui font rapidement grimper la facture. Renseignez-vous auprès de l’entreprise pour savoir quel messager ils utilisent.

Un autre petit truc : si vous prévoyez des vacances aux États-Unis, renseignez-vous auprès de l’hôtel où vous résiderez. Il se peut qu’ils acceptent de recevoir vos colis, sans frais.

QUELQUES LIENS INTÉRESSANTS

Services de réception et de livraison de colis

Vermont : UPS Store de St-Albans, à quelques minutes de la frontière de St-Armand.

New Hampshire : UPS Store de Manchester – un peu plus loin de la frontière, mais il est à noter qu’il n’y a pas de taxes dans l’état du New Hampshire. Donc, vous réalisez déjà une économie en faisant livrer votre achat dans cet état.

New York : UPS Store de Plattsburgh, face au Champlain Center.

J’ai utilisé les services du UPS Store de Plattsburgh à quelques reprises. Le coût est de 5 $ US par colis, qu’ils gardent jusqu’à 1 semaine. Pour expédier un colis jusque chez moi, ils ont demandé 20 $ US. Le personnel était très gentil et courtois.

New York : Freeport Forwarding, à Champlain, à deux minutes de la frontière de Lacolle.

Probablement le service le plus connu des québécois habitant près de la frontière. Faire appel à leurs services est une expérience en soit. Ils sont situés dans un grand entrepôt et il faut voir l’état des bureaux à l’intérieur! C’est un fouillis total, avec des piles de papiers partout. Mais ils sont très bien organisés et réussissent à trouver vos colis.

Vous allez devoir remplir un formulaire d’inscription en ligne, ce qui vous permettra d’obtenir un numéro qu’il faudra indiquer sur les documents d’expédition lors de vos achats. Le prix par colis varie de 2 $ à 10 $, selon le poids. Ils offrent aussi un service de livraison dans la région de Montréal.

My US Address.ca – je n’ai jamais utilisé ce service, mais ils offrent un service de dédouanement et de livraison à votre domicile au coût de 29 $, par FedEx. Vous devez tout de même acquitter les frais de douane. Leur bureau canadien est situé à Prescott, en Ontario, si jamais vous passez dans le coin!

Ship It To – un autre service que je n’ai jamais utilisé. Cependant, j’ai remarqué 2 choses intéressantes : ils offrent de regrouper vos colis ensemble, en retirant l’emballage superflu pour les regrouper dans une seule boîte, plus petite si possible, afin de vous épargner des frais de livraison. Ils offrent aussi une calculatrice de frais de livraison. Vous pouvez ainsi savoir combien vous coûtera la livraison avant d’acheter.

Où acheter

Vous ne savez pas où commencer vos recherches? Voici quelques adresses incontournables.

Amazon.com : à tout seigneur, tout honneur. Le plus gros site de magasinage en ligne américain. Vous ne pouvez pas passer à côté. Les frais de livraison au Canada varient selon le produit, mais ils sont ordinairement raisonnables.

Walmart.com : le détaillant américain vous offre la possibilité de faire livrer gratuitement vos achats dans un magasin Walmart.

Overstock.com : accessoires de décoration pour la maison, bijoux, vêtements et accessoires pour hommes, femmes et enfants.

LLbean.com : livraison gratuite au Canada.

Important : sortez votre calculatrice!

Malgré tout cela, il ne faudrait surtout pas oublier de bien compter!!

Les offres des détaillants américains peuvent vous paraître alléchantes, surtout avec tout le battage publicitaire qu’ils vont faire autour des soldes du Black Friday et du Cyber Monday.

Mais gardez en tête que vous allez devoir convertir le montant en argent canadien, que vous allez devoir payer pour la livraison, sans oublier les taxes et les frais de douanes.

Si, après avoir fait tous ces calculs, vous considérez que ça vaut toujours le coût, allez-y!

Avez-vous d’autres ressources à partager? Connaissez-vous d’autres services que j’aurais oublié dans mon article? 

Faites-nous en part dans les commentaires.