L’automne dernier, je vous racontais que j’avais quitté mon emploi à temps plein pour me consacrer entièrement à mon entreprise individuelle. Plusieurs lecteurs m’ont félicité d’avoir pris cette décision, alors que certains pessimistes ont prédit que j’allais, et je cite, « me péter la gueule solide ».
Et bien, six mois après avoir tout balancé, je suis fier de pouvoir leur dire que la catastrophe appréhendée n’a pas eu lieu. Tout va bien, madame la marquise. Très bien, même.
Les débuts étaient un peu plus lents. En août, les enfants étaient toujours en congé, puis nous avons pris nos vacances annuelles pendant les deux dernières semaines du mois. Donc, j’avais moins de temps à consacrer à mon entreprise. J’ai fait du jardinage, j’ai mis certaines choses en place afin d’être prêt en septembre. Je n’ai pas eu beaucoup de revenus en août et en septembre, mais nous n’avons manqué de rien.
Pendant mes vacances, une amie m’a fait parvenir une offre d’emploi pour une agence en traduction. J’ai répondu, puis j’ai classé le dossier.
Après les vacances, en septembre, le travail sérieux a commencé. J’ai obtenu quelques contrats de traduction de la part d’un client que j’avais déniché via mon réseau, plus tôt dans l’année. Puis, un ancien client a refait surface et m’a tenu occupé pendant un mois. L’argent a commencé à entrer.
Fin octobre, alors que je connaissais un passage à vide, un courriel vint tout bousculer.
L’agence de traduction chez qui j’avais soumis ma candidature m’offrait un poste de pigiste. J’ai sauté sur l’occasion. Après quelques conversations et un petit test pour voir de quel bois je me chauffais, ce fut le pactole. Un texte après l’autre jusqu’à la fin de décembre.
Ce qui m’a permis de connaître le mois (novembre) le plus fructueux financièrement de toute ma carrière. Jamais je n’avais gagné autant d’argent en un mois.
Côté finances, tout baigne pour l’instant. Aucune dette ajoutée, pas besoin de courir après les clients pour me faire payer… Je suis peut-être un des chanceux. Je touche du bois.
Question d’ajustement
Si la catastrophe financière que plusieurs me prédisaient n’a pas eu lieu, c’est surtout grâce au fait que nous étions préparés pour ce changement.
Je savais très bien qu’il n’était pas réaliste pour moi de croire que je pourrais atteindre le même niveau de revenus en tant que travailleur autonome que celui que j’avais en tant qu’employé à temps plein.
Je crois sincèrement que je pourrai dépasser ce niveau dans un futur rapproché, mais je ne crois pas que ce sera cette année. Pour 2017, je me suis fixé comme objectif de gagner la moitié de ce qu’était mon salaire annuel en 2016. C’est plus réaliste.
Et, grâce aux changements que nous avons tous faits dans notre mode vie, grâce au fait que le budget avait été ajusté bien avant que je quitte mon emploi, ce sera plus que suffisant. Je ne prévois pas d’augmentation de notre dette, mais plutôt l’augmentation de notre épargne.
Voilà vers quoi je travaille jour après jour.
Le VRAI changement
Je suis très conscient que mes résultats financiers varieront au fil du temps. Je m’y attendais et je suis préparé à faire face à cette éventualité.
Mais le vrai changement qui a eu lieu depuis le mois d’août, le plus appréciable, c’est au niveau de la qualité de vie. Pas seulement la mienne, mais aussi celle de ma conjointe et de nos enfants.
Pendant le congé des fêtes, ma conjointe me faisait justement remarquer à quel point tout le monde était plus relax, décontracté. Plus zen. Elle a bien raison. Et c’est ce que j’aime le plus de mon nouveau mode de vie.
La fameuse conciliation travail-famille dont tout le monde parle, et bien, nous, nous l’avons atteinte.
Plus besoin de courir le matin, ni le soir. Les enfants se lèvent un peu plus tard, ils déjeunent tranquillement et on marche ensemble jusqu’à l’école. L’après-midi, ils reviennent tranquillement à la maison. Ils font leurs devoirs, lisent ou jouent ensemble. Je prépare le souper et nous mangeons ensemble, souvent assez tôt, ce qui nous laisse du temps pour faire autre chose en famille avant que les enfants aillent se coucher. Nous gagnons au moins une heure par soir, comparativement à ce que c’était lorsque je travaillais à temps plein.
Puisque je fais les emplettes pendant la semaine (autant que possible), nous avons tout le temps voulu pour organiser des activités le samedi et le dimanche. Ou pour décompresser et se reposer, tranquillement, en restant à la maison pour jouer à un jeu de société ou pour regarder un film.
N’est-ce pas ça, le bonheur?
Tout cela implique une grande organisation de ma part. Depuis le début, je dois avouer que le plus difficile a été de trouver la meilleure façon de gérer mon horaire.
Heureusement, je connais mes faiblesses. Je sais que si je m’installe devant la télé en revenant de ma marche matinale, je risque d’être encore là à l’heure du dîner. Si je me dis que je vais jouer au PlayStation pendant une heure, il y a de bonnes chances que j’aie encore la manette entre les mains quatre heures plus tard.
Donc, je m’organise pour ne pas céder à la tentation. Comme je mène plusieurs projets de front, j’ai toujours quelque chose à faire. J’essaie de trouver du temps pour chaque projet avant de m’accorder le droit de faire autre chose.
Je me suis procuré un agenda papier ; chaque dimanche soir, je m’assois et je prépare ma semaine. J’inscris mes objectifs, les travaux à remettre et les rendez-vous prévus. Cet agenda est rapidement devenu indispensable.
Je ne voulais plus avoir de patron pour me pousser et me dire quoi faire. Je ne voulais plus être restreint par un horaire fixe.
J’ai eu ce que je voulais. Maintenant, c’est à moi de ne pas le gâcher!
Un gars ordinaire
Suite à la publication de mon article original, quelques personnes m’ont dit qu’ils aimeraient avoir le même courage que moi.
C’est pour eux que j’ai écrit cet article. Et que j’en écrirais d’autres, périodiquement.
Pas pour me pavaner, me vanter d’avoir du succès. Ce n’est pas mon but.
Je veux plutôt que les gens qui aimeraient m’imiter retiennent une chose : je n’ai rien fait de spécial.
Je n’ai rien d’exceptionnel. Oui, j’ai pris une décision risquée. Oui, je suis allé à contresens de ce que la majorité des gens de mon âge font.
Je ne suis pas plus ou moins courageux que vous, chers lecteurs. J’avais un but, tout simplement. Je n’aimais pas ce que je faisais, je n’étais pas heureux dans ma vie, donc j’ai fait ce qu’il fallait pour changer.
C’est tout.
Rien ne vous empêche de faire la même chose.
Sauf VOUS.
Vous êtes le principal obstacle à la réalisation de vos rêves et à votre bonheur.
Une fois que vous l’aurez compris et accepté, le reste va se faire tout seul.
J’étais certaine que ça marcherait Seb! Quant à la zenitude, je le savais aussi. Dans mon cas, ça s’appelle la retraite. Moins d’argent, moins de dépenses, plus de temps pour apprécier ce que tu as. Comme dans toute réussite, il faut de la préparation et de l’organisation. Être heureux au travail, cest primordial. Très beau choix de vie pour vous quatre.
Ah, la retraite! Des fois, je me dis que j’y suis presque!!! 🙂
Bonne journée,
Seb
J’ai lu ton article avec grand intérêt, car j’ai fait le saut aussi en 2016 de travailleur à mon compte. Même si nous travaillons dans des domaines différents (logiciel) j’ai eu les mêmes problèmes aux débuts, mais ma liberté m’emmène aussi beaucoup de bonheur pour être plus présent pour les enfants et ma conjointe, je ne reviendrais pas en arrière et d’après ma lecture toi non plus. On ne lâche pas. Bonne année 2017!