Bon, la question est déjà réglée, je suis cheap. Je ne m’en cache pas.
J’aime économiser, bien sûr. Mais, surtout, je déteste dépenser de l’argent pour rien.
Tout en étant cheap, j’essaie aussi d’être un consommateur responsable. Des fois, c’est simple. Par exemple, je n’achète pas de fruits et légumes qui proviennent de l’autre bout de la planète : pas d’oranges d’Afrique du Sud ou de pommes de la Nouvelle-Zélande. Je n’achète plus d’articles suremballés, non plus. Fini les Minigo et les yogourts emballés en portion individuelle ; j’achète les pots de 750 ml et je les transvide dans des petits pots réutilisables pour mettre dans les boîtes à lunch des enfants. Même chose pour le jus.
D’autres fois, c’est plus compliqué de consommer de façon responsable. J’aime bien acheter local et encourager des marchands de mon quartier. Je le fais aussi souvent que possible.
Mais si vous me demandez 10 $ ou 15 $ de plus qu’ailleurs pour le même produit, je risque de l’acheter ailleurs. Je ne peux tout simplement pas me permettre de dépenser cette somme d’argent. Désolé.
Pour le reste, j’y vais selon mes valeurs. Le bon service à la clientèle est une qui est très importante : même si tu me vends un ordinateur à 1 $, si tu n’es pas capable de me traiter avec un minimum de respect, je vais aller ailleurs.
Cela étant dit, il y a une chose que je déteste plus que tout.
Les $%!&?! de caisses libre-service
Apparues dans le paysage au cours des cinq ou six dernières années, les caisses libre-service pullulent aujourd’hui. Il y en a chez Walmart, chez Canadian Tire aussi. Quelques épiceries les ont ajoutées. Chez McDo, tu peux commander et payer ton souper sans parler à un employé.
Même Ikea les a installées, parce que tout le monde a le goût de passer 18 boîtes de bibliothèques et de tables à la caisse soi-même!!
DERNIÈRE HEURE : Le géant du commerce en ligne Amazon vient d’ouvrir une épicerie sans caisses, à Seattle. Misère….
Évidemment, l’objectif principal pour les détaillants est de sauver quelques sous en embauchant moins d’employés. Ils préfèrent investir sur les appareils (qui, soit dit en passant, ne doivent quand même pas être donnés) que d’embaucher des adolescents qu’ils paieront au salaire minimum.
Sauf qu’ils ne l’admettront pas. Si vous leur demandez pourquoi ils ont installé ces appareils, ils vous diront que c’est pour mieux servir la clientèle. Que ce sont les clients qui l’ont demandé.
Bon, comme tout le monde, j’ai essayé ces appareils au début. C’est le foutu bordel!!! La moitié du temps, ça ne fonctionne pas. La machine te crie après si tu n’a pas déposé ton sac de carottes sur le plateau, ou si tu as eu le malheur de l’enlever trop vite.
C’est conçu pour que le client puisse gagner du temps. Mais comment t’es supposé de gagner du temps si tu dois passer 5 minutes à pitonner sur la machine pour trouver le code du ?!&?$ de chou rouge?
Et si, en tant que société, nous sommes rendus au point où nous ne pouvons même plus accepter d’attendre 5 ou 10 minutes en file pour payer notre épicerie, une fois par semaine, qu’est-ce que ça dit sur nous?
Comme les machines ne sont pas encore fiables et qu’il faut aider les clients qui ont besoin d’aide, les détaillants sont obligés d’avoir au moins un employé qui tourne autour de ces caisses. Bien souvent, on demande aussi à cet employé d’inciter les clients à utiliser ces appareils.
Donc, l’employé encourage le client à utiliser la machine qui va lui faire perdre son emploi. C’est assez ironique, non?
En plus, une machine, ça ne jase pas beaucoup. C’est le fun d’avoir une interaction avec un être humain quand on fait l’épicerie. Surtout quand, comme moi, tu passes une grande partie de tes journées derrière un écran d’ordinateur avec peu ou pas de contacts avec le monde extérieur.
On va faire dur pas à peu près quand on va avoir juste des machines dans les magasins. Est-ce que c’est vraiment cela que l’on veut?
Faites parler votre portefeuille
Honnêtement, chers Savants et Savantes, nous devons faire attention. Au risque de paraître alarmiste, si nous continuons à utiliser ces machines sans rien dire, les détaillants vont penser qu’on les aime et ils vont en mettre partout. Comme Amazon menace déjà de le faire…
Ce n’est peut-être pas pour demain, mais ça viendra. Regardez ce qui se passe avec les banques. Ils ont commencé par les guichets automatiques, puis les services en ligne et maintenant, ils remplacent les conseillers financiers par des robots et ferment des succursales.
Je ne pense pas que j’exagère si je dis qu’un jour, il y aura des restaurants McDonald’s sans employés. Le client va entrer sa commande dans l’ordinateur et ce sont des robots qui vont assembler les burgers et mettre les frites dans des casseaux.
Ça peut sembler cool, tout ça, quand on y pense. Je vous entends déjà festoyer en pensant que, pour une fois, personne ne va se tromper en préparant votre commande!
Mais n’oubliez pas une chose : chaque fois qu’une machine est installée, ce sont des emplois qui disparaissent. Ce ne sont peut-être pas des emplois à 100 000 $ par année, mais ce sont des emplois utiles pour les jeunes étudiants ou encore pour les retraités qui veulent un revenu d’appoint.
Et c’est à nous, les clients de ces banques, de ces épiceries et des McDonald’s à dire non à ces machines et à faire comprendre aux détaillants que c’est inacceptable.
La plupart d’entre vous vous considérez sûrement déjà comme étant des consommateurs responsables. Vous faites votre part pour protéger l’environnement, pour encourager les agriculteurs d’ici et les marchands locaux.
Mais être un Savant responsable, ça veut aussi dire se soucier de nos concitoyens qui aimeraient bien que leurs clients n’encouragent pas la machine qui va finir par leur coûter leur emploi.
Pensez-y lors de votre prochaine visite à l’épicerie.
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