Au Québec, la fin du mois de juin annonce la chaleur (on l’espère !), la fin des classes, le début de la saison des vacances et… les déménagements !
Comme c’est le cas à chaque année, de nombreux québécois changeront de logis le 1er juillet. Des quantités imposantes de pizza et de bière seront consommées, des centaines de tubes de Voltaren seront vidés, des litres de sueur essuyés et des dizaines de déménageurs courbaturés jusqu’à la fête du travail. À la télé, les bulletins de nouvelles nous présenteront les mêmes reportages que l’an dernier : les gens qui déménagent en souriant, d’autres qui pleurent, ceux qui n’ont pas trouvé de nouveau logement et se retrouvent à la rue, sans oublier les faces piteuses des animaux abandonnés ou laissés dans des refuges.
Les raisons de déménager, bonnes ou mauvaises, sont nombreuses. Passer à un appartement plus grand, revenir à un appartement plus petit et moins cher, se rapprocher du travail, s’éloigner d’un voisin indésirable, etc. La plupart des gens qui déménagent à cette période ne le font pas simplement pour le plaisir.
D’autres voudront simplement améliorer leurs finances dans le but de faire l’achat d’une propriété dans un futur rapproché.
Si c’est votre cas, voici quelques trucs utiles pour vous faciliter l’accession à la propriété.
1 – PAYEZ-VOUS EN PREMIER
Outil indispensable de tout budget, cette méthode d’épargne doit vous servir de base, surtout pour un projet de cette envergure.
Lisez mon article ici pour en savoir plus.
2 – DÉCIDEZ OÙ, QUOI ET COMBIEN
En anglais, les courtiers immobiliers ont tous le même dicton pour expliquer le prix d’une résidence : location, location, location !
L’emplacement d’un immeuble est le facteur le plus important lorsque vient le temps de fixer le prix demandé. Un bungalow détaché situé sur une rue calme du quartier Notre-dame-de-grâce, à Montréal, sera fort probablement beaucoup plus dispendieuse qu’une maison similaire située dans Tétreaultville ou dans la Petite Bourgogne.
Si vous voulez absolument habiter si proche de votre lieu de travail que vous pourrez y marcher, vous n’aurez guère le choix du quartier (à moins de changer de boulot aussi !). Mais si vous le pouvez, étudiez les marchés de quelques quartiers qui vous intéressent. Vous serez alors en mesure de déterminer l’endroit qui convient le mieux à vos besoins.
Voilà donc une question importante : quels sont vos besoins ?
Pour plusieurs personnes, l’achat d’une propriété est le rêve d’une vie. C’est pour eux la confirmation qu’ils ont réussi leur vie, qu’ils ont atteint un certain statut social. Souvent, ces mêmes personnes auront tendance à magasiner une propriété qui ne répond pas à leurs besoins et ne cadre pas dans leur budget.
Résultat : la maison se retrouve dans la rubrique « reprise de finance » quelque temps plus tard.
Si vous voulez éviter ce piège, assurez-vous de bien connaître vos besoins, à la fois présents et futurs. La liste de questions à se poser est longue. Très longue, même. Combien de chambres ? Sous-sol fini ? Garage ? Quelle grandeur de terrain ? Près du métro ? D’une école ?
Il est important de faire une petite introspection. Posez-vous des questions sur ce que vous aimez, ce que vous aimez moins et ce que vous détestez carrément. Si vous faites une crise d’urticaire simplement en voyant une tondeuse à gazon, ce n’est peut-être pas l’idée du siècle de vous acheter une maison située sur un terrain de 10 000 pieds carrés. Si le coeur vous lève à la seule idée de croiser vos voisins dans le couloir à chaque matin, ne perdez pas votre temps à chercher un condo.
Répondez honnêtement à ces questions avant de commencer vos recherches. Sinon, vos réponses pourraient être biaisées et vous pourriez tomber dans le piège.
3 – ACCUMULEZ VOTRE MISE DE FONDS
Au Canada, si vous voulez éviter d’avoir à payer une assurance de prêt hypothécaire, la mise de fonds minimale lors de l’achat d’une maison est de 20 % du prix d’achat. Pour une maison achetée à 200 000 $, par exemple, vous devrez débourser au moins 40 000 $.
Il est tout de même possible d’acheter une propriété avec une mise de fonds aussi basse que 5 % de la valeur. Cependant, vous devrez payer une prime d’assurance de prêt hypothécaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ce coût viendra s’ajouter à tous les autres reliés à l’achat d’une propriété.
Pour calculer le coût de la prime en question, vous pouvez utiliser le calculateur de prime offert par la SCHL.
Évidemment, mettre quelques milliers de dollars de côté ne se fait pas en criant ciseau (du moins, pour la plupart d’entre nous). Il faut de la patience, de la discipline et quelques sacrifices.
Une des bonnes façons de le faire est d’épargner la différence entre le coût d’une hypothèque potentielle et le coût de votre loyer actuel à chaque mois.
Je m’explique : disons que votre budget a été défini, que vos besoins sont clairs et que vous savez combien vous coûterait votre hypothèque (ce que vous pouvez faire avec cette calculatrice). Disons, par exemple, que votre versement hypothécaire mensuel serait de 1 200 $. Si votre loyer actuel est de 800 $, il serait bon que vous puissiez épargner 400 $ à chaque mois.
Cette stratégie est doublement intéressante : premièrement, vous accumulez votre mise de fonds. Il faut bien commencer quelque part ! Deuxièmement, vous prenez l’habitude de débourser 1 200 $ à chaque mois (800 $ pour votre loyer et 400 $ en épargne). Une fois que vous l’aurez fait pendant un an ou deux, l’habitude deviendra un réflexe et vous aurez moins de difficulté à vous adapter à la vie de propriétaire.
4 – PRÉVOYEZ LES AUTRES FRAIS
Lorsque vous établirez votre budget pour l’achat d’une propriété, gardez en tête que le fait d’être propriétaire amène son lot de frais supplémentaires : taxes (d’immobilisation, foncières et scolaires), frais de condos si applicable, contrat de déneigement et/ou de paysagement, entretien de piscine, etc.
Vous voudrez aussi vous bâtir un fonds de prévoyance, car vous ne pourrez plus appeler le proprio ou le concierge quand la toilette coulera. C’est dans votre poche qu’il vous faudra piger !
Le déménagement lui-même implique plusieurs coûts à ne pas oublier. Vous voudrez faire affaire avec des professionnels du déménagement, question de vous éviter des problèmes. Mais la quiétude a un prix. Mon dernier déménagement, de Montréal à la rive-sud, m’a coûté tout près de 2 000 $. Sauf que je n’ai pas vécu d’histoire d’horreur comme celle-ci.
QUELQUES OUTILS
De nombreux outils sont disponibles en ligne pour vous aider dans vos démarches.
- Sur le site web de la SCHL, vous trouverez plusieurs calculateurs pour vous aider à jouer avec les chiffres.
- Pour connaître les taux d’intérêt hypothécaires en vigueur, consultez les sites des grandes banques, ou encore celui d’un courtier comme Multi-Prêts Hypothèques ou Hypotheca.
- Grâce au site de Centris, plus besoin de faire le tour du quartier ou de courir les visites libres pour savoir quelles maisons sont sur le marché. Faites une recherche par ville, par quartier, par fourchette de prix, par nombre de pièces, etc. Le tout sans quitter la terrasse !
ACHETER OU CONTINUER À LOUER ?
Dans la grande communauté des finances personnelles, vous trouverez des gens qui recommandent de ne jamais acheter de propriété (pour ne pas enrichir les banques, en autres) et d’autres qui disent tout le contraire (pour ne pas enrichir un propriétaire).
Comme dans tout, chaque option comporte des côtés positifs et négatifs.
Je ne me prononcerai pas sur cette question. Seul vous êtes en mesure de savoir quelle option est la plus Savante pour vous.
Mais si vous décidez d’acheter, soyez prévoyants et donnez-vous le temps d’établir de solides fondations.
Si vous décidez de rester à loyer, pensez à inviter votre &?!*?! de voisin pour prendre un verre sur votre terrasse avant de consulter les petites annonces. Ça risque d’être moins coûteux que de déménager !
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